Histoire de la Principauté de Zindelstein
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1. Origine de Zindelstein et développement de la ville
La légende raconte que des dragons noirs venus de Shambhala, pays mythique caché dans l'Himalaya, se sont installés au début de l’existence du monde sur les terres actuelles de la Principauté. Ils ont séparé les terres du nord entre la Scandinavie et les pays baltes en créant la mer Baltique en plein milieu. Ils ont eu des enfants avec les hommes et les membres de la famille princière en sont les descendants.
Au XIIIe siècle les chevaliers Teutoniques envahissent la Prusse-Orientale, alors peuplée par des tribus païennes. L’Ordre Teutonique va coloniser ces terres et fonder un nouvel Etat souverain. Dans leur conquête, les chevaliers Teutoniques érigent les villes qui seront les fleurons de leur empire. Les colons allemands, flamands, wallons affluent pour remplacer les populations décimées par les chevaliers Teutoniques et participer à la croissance des nouvelles villes de la Prusse-Orientale.
A environ une trentaine de kilomètres de Königsberg, au bord de la mer Baltique en Samland, des émigrants juifs sont regroupés par les chevaliers Teutoniques qui leur soumettent l’idée de fonder une ville sur le site. En l’an de grâce 1303 la petite ville de Zindelstein est fondée sous la souveraineté de l’Ordre Teutonique.
La ville de Zindelstein vit de la pêche et du commerce maritime sur la mer Baltique. Par sa proximité avec la ville de Königsberg, elle devient vite un axe marchand, elle est un peu comme un second port de la grande Königsberg. Attirés par son essor, de nombreux nouveaux habitants de tous les horizons s’installent à Zindelstein. Dans les ruelles de la ville qui conduisent au port, de nombreux petits commerces et des tavernes très animées font le bonheur des marchands, voyageurs, marins et brigands de toutes sortes. Malgré sa prospérité, son port reste un lieu de débauche et de rencontres hasardeuses.
En 1400 la ville possède des remparts, une forteresse, un hôpital, trois églises et une synagogue. L’année suivante, elle entre dans la Ligue Hanséatique.
Lors du déclin des chevaliers Teutoniques et de leurs défaites contre les rois de Pologne au XVe siècle, les notables de la ville resteront fidèles à leurs maîtres teutoniques.
Frédéric II le Grand, roi de Prusse, amoureux de cette petite ville et protecteur de sa population, va contribuer à son développement culturel et à son étiquette artistique. Il fonde à Zindelstein en 1748 l’école française, où il invite Voltaire et se fait construire une résidence sur les hauteurs la ville, qui deviendra en 1866 le palais des princes de la Principauté.
De la Réforme à la fondation du Royaume de Prusse, et consécutivement, sous les rois de Prusse jusqu’au XIXe siècle, Zindelstein continue son développement comme port de pêche, ville marchande, place artistique et satellite de Königsberg. Tout au long de cette période, la plus importante partie des immigrés qui s’installent dans la ville sont d’origine française et hollandaise. Malgré la constance de l'essor de la ville et de sa population, elle passera par des périodes difficiles et sombres provoquées par les nombreuses guerres et invasions de ces temps.
2. La guerre d’indépendance et création de la Principauté
Au milieu du XIXe siècle, nous sommes à l’aube de la construction de l’unité allemande. En 1862, Bismarck alors président du Conseil de Prusse, impose sa reforme. Bismarck est un homme autoritaire et un habile tacticien, qui use de tous les moyens extérieurs et intérieurs sur le plan politique et militaire pour arriver à ses fins. Il veut construire l’unité allemande, sous la forme d’une fédération des princes soumise à l’autorité prussienne. C’est par une politique extérieure offensive que l’unité peut selon lui être acquise et soudée. Suivant sa politique, il joue avec les alliances et les traités, pour provoquer les guerres qui lui permettront d’affirmer son hégémonie en Allemagne et d’annexer royaumes et principautés. Il fait la guerre à travers tout le pays; c’est la guerre des Duchés en 1864 contre le Danemark, puis contre l’Autriche en 1866 où il sort victorieux à la bataille de Sadowa. Dans ses campagnes militaires il annexe par la force royaumes et principautés, dont notamment le royaume de Hanovre, qui accroissent la surface de son Allemagne unifiée. Enfin, la guerre contre la France (1870-71) scelle l’unité et la Prusse devient le IIe Reich. Les conservateurs et les Junkers (nobles) de la Prusse-Orientale sont fortement opposés à la politique de Bismarck, toutefois, ils ne pourront pas empêcher l’oeuvre de ce dernier. Mais...
En 1860, les terres aux alentours de la ville de Zindelstein, des commerces, des fabriques et une compagnie marchande de navigation appartiennent au riche baron Ludwig von Zindelstein (dit baron de Zindelstein). Officier dans l’armée prussienne et influent dans le cercle des Junkers, le baron a de nombreux et fidèles compagnons d’armes. Le baron est un homme autoritaire, qui aime se faire remarquer, mais c’est aussi un homme raffiné qui pratique la philosophie et les belles-lettres. Il est un Junker convaincu et fier de ses terres, il rêve d’une Prusse-Orientale détachée du pouvoir de Berlin.
Alfredo Nahum est né à Zindelstein d’une famille de commerçant. Il doit travailler avec ses parents dans leurs affaires et emprunter de l’argent pour financer ses études de médecine, qu’il fait à Königsberg. Après ses études, il s’engage comme chirurgien dans l’armée prussienne, où il fait connaissance avec le baron Ludwig von Zindelstein. Mais étant d’origine juive, Alfredo ne peut pas obtenir le grade d’officier, il est médecin avec le même grade qu’un aide soignant. Sa carrière militaire ne pouvant aboutir, il quitte les armes pour s'installer à Zindelstein, où il ouvre un cabinet médical. En 1860, Alfredo est un notable de la ville de Zindelstein, médecin personnel du baron et son ami.
A cette époque, après Königsberg, Zindelstein est la plus grande ville de la Samland, ses activités principales restent le commerce maritime et la pêche, mais la ville est aussi le repère des poètes, des artistes de Prusse-Orientale, des philosophes indésirés par le pouvoir prussien et des idéalistes. Tout ces visages mêlés aux marins et aux brigands, se retrouvent dans les dédales des tavernes du port de la ville. L’importante immigration de francophones ressort dans le caractère de la ville, où les enseignes en français sont monnaie courante, au même titre que les discussions dans la langue de Voltaire.
Dans une salle de la bibliothèque de l'Ecole française de la ville se tiennent régulièrement des réunions privées, qui regroupent des Junkers, des notables de la ville, dont Alfredo Nahum, des penseurs et le baron de Zindelstein. Les sujets de ces réunions sont l’actualité politique, les croyances anciennes de la région et la philosophie. Le baron veut se détacher de Berlin, il veut rendre à la Prusse-Orientale son indépendance, quand à Alfredo, il travaille sur une nouvelle constitution et la formation d’un Etat idéaliste. Le Baron est un ennemi de Bismarck, il s’oppose régulièrement à lui à la Chambre basse, il est soutenu par la noblesse, qui accuse Bismarck de trahir la Prusse au profit d’un autre pays: l’Allemagne. Mais la noblesse a perdu le contrôle absolu de l’administration prussienne qu’elle détenait au début du XIXe siècle, et, malgré son poids politique, Bismarck arrive petit à petit à se passer de son avis. Dès 1863, le baron commence à exposer son projet de la Samland libre dans ses réunions privées à Zindelstein. Il obtient le soutient du chef de la garnison de Königsberg et de la majorité des propriétaires terriens de la Samland. Mais en 1864, quand Bismarck commence ses guerres, les compagnons d’arme du baron doivent partir au combat et dans la même année les réunions privées sont trahies par un de ses membre, qui prévient Bismarck des projets d’indépendance du baron et de la ville de Zindelstein. Bismarck ordonne immédiatement l’arrestation par la garnison de Königsberg du baron et des personnes figurant sur la liste des membres des réunions de la salle de la bibliothèque de l'Ecole française. Mais le commandant de la garnison de Königsberg ne bouge pas. Furieux, Bismarck lance un bataillon à la poursuite du baron et de ses amis. Dans le même temps, le baron déclare officiellement la Samland libre, et établit son gouvernement provisoire à Zindelstein. Il gagne à sa cause le peuple et les paysans qui travaillent sur ses terres et sur celles des autres propriétaires de la région. A la nouvelle de l’envoi du bataillon par Bismarck, Alfredo s’empresse d’organiser une milice pour la défense de Zindelstein, et le baron envoie des courriers à ses compagnons d’arme en campagne, leur annonçant que la Samland est proclamée libre et qu’il faut rentrer pour la défendre. Bismarck, qui est occupé par la guerre des Duchés, perd du temps avant de regrouper une troupe punitive pour la Samland. Alfredo réclame au baron au plus vite des armes pour sa milice, mais faute de moyens ils ne pourront pas s’armer correctement.
Aux abords de la campagne Zindelstinoise des paysans qui ont rallié la milice d’Alfredo attendent les soldats de Bismarck. Le premier choc a lieu à l’aube d’octobre 1864. Inférieurs en nombre et sans artillerie, les paysans zindelstinois sont écrasés par la puissance de feu de l’armée prussienne. Les soldats de Bismarck entrent dans les villages et massacrent les résistants, alors nommés les « rebelles ». L’armée arrive aux portes de la ville de Zindelstein, où sous la menace de ses bouches à feu elle rentre sans difficulté. De sanglants combats de rue éclatent partout dans la ville, qui est défendue pierre par pierre par ses habitants. Alfredo est blessé et il doit prendre la fuite par la mer avec ses partisans. Le baron arrive aussi à échapper aux griffes des soldats. La ville de Zindelstein est tombée, ainsi que l’ensemble de la région.
Les arrestations et le nettoyage commencent, Bismarck veut faire un exemple et effacer définitivement cet événement compromettant. Il met aux arrêts le commandant de la garnison de Königsberg, qui sera condamné à mort pour refus d’ordre et trahison.
Pour Bismarck commence une longue traque, car le baron et Alfredo sont toujours libres. Ils ont pris le maquis dans la région du delta du Niemen, où les compagnons d’arme du baron les ont rejoints, abondonnant leur poste dans l’armée prussienne. Le baron adresse régulièrement des courriers à Guillaume Ier, roi de Prusse, au nom des Junkers de la Prusse-Orientale, dans lesquels il demande au roi de lui apporter son soutien et de raisonner son président du Conseil. Certes, Guillaume Ier est tiraillé par la noblesse qui ne voit pas d’un bon oeil Bismarck, mais pour le roi, le baron et ses compagnons ont par leurs actes trahis l’ordre national, même s’ils restent des nobles respectés.
Pendant leur fuite dans les forêts de l’extrême nord-est de la Prusse-Orientale (aux alentours du fleuve Niemen), le baron et Alfredo ont reconstitué une armée avec des paysans, des jeunes Junkers, des habitants de la ville de Zindelstein, des habitants des villes de la Samland alliés à la cause, les anciens combattants d’octobre 1864 et quelques brigands. La terreur que fait régner Bismarck pendant l’année 1865 dans sa traque des rebelles joue à l’avantage du baron. Car suite à la politique de Bismarck en Samland les hommes et les femmes se rallient à la cause des rebelles. Bismarck doit relâcher sa traque, car en 1866 commence la guerre contre l’Autriche qui est d’une grande importance stratégique dans ses projets.
Le baron et Alfredo profitent de la guerre austro-prussienne et de la concentration des soldats de Bismarck sur le front autrichien pour passer à l’action. Ils descendent avec leurs hommes sur Insterburger. Bismarck apprenant la nouvelle, décide de mettre fin à cette « ridicule » - selon ses mots - guerre d’indépendance. Il décide d’affronter les rebelles dans une bataille courte et rapide dans la région d’Insterburger. Il ne peut pas déplacer son infanterie, occupée contre les Autrichiens, alors il lance la cavalerie, qui se déplace rapidement et qui ne fera qu’une bouchée de quelques fantassins. Il envoie en plus de ses dragons: des lanciers lituaniens et la garnison de Königsberg. Averti, le roi Guillaume veut assister à la bataille.
Nous sommes le 3 mars 1866, dans une clairière de la région d’Insterburger, rebaptisée pour l’occasion Nouvelle-Marienburg par le baron dans son discours à la troupe. La cavalerie se trouve à l’opposé de la clairière, en face des soldats zindelstinois. Pendant ce temps, le commandant de la garnison de Königsberg, qui devait être mis à mort suite à sa condamnation en 1864, est libéré par une mutinerie des soldats de la garnison. Ainsi, la garnison de Königsberg monte bien au front comme l’avait commandé Bismarck, mais sans qu’il se doute qu’elle a changé de camp.
La cavalerie prussienne et les lanciers lituaniens chargent les soldats zindelstinois devant le roi, qui observe au loin la bataille aux côtés du président du Conseil, Bismarck. Le drapeau de la Samland libre, de la ville de Zindelstein et des villes de Samland alliées, claquent aux vent au-dessus de la ligne qui ouvre le feu pour tenter de stopper la charge des cavaliers. Mais en vain, la ligne est enfoncée, et le combat d’une extrême violence au sabre et à la baïonnette commence dans le chaos des cavaliers et des fantassins. Le baron de Zindelstein et Alfredo, qui est général des armées de la Samland, sont dans les rangs des soldats au coeur du combat, le sabre brandi contre les coups des cavaliers. Bismarck s'impatiente devant la résistance des soldats zindelstinois, quand il voit enfin arriver la garnison de Königsberg, qui à la surprise totale de Bismarck, charge ses cavaliers. La jonction des deux armées accule les cavaliers, les soldats attaquent les dragons prussiens, dont les larges coups de sabre pleuvent de haut sur les têtes et les épaules des fantassins. Le roi est impressionné par ces hommes dont l’uniforme est disparate, mais qui font preuve d’une bravoure inégalée. Des cavaliers commencent à se retirer de cette masse en sang et en cris qui est maintenant épuisée par l’effort physique. A la fuite des cavaliers, le roi demande à Bismarck de faire sonner la retraite. Au milieu des chevaux qui hennissent au sol, des corps lacérés, de l’odeur de la poudre et du sang, Alfredo et le baron se tiennent là debout, les deux blessés aux bras et au visage, devant le spectacle des cavaliers qui se retire au son des tambours. Le drapeau de la Samland libre se relève du sol et surgit de la poussière des combats. Le roi annonce à Bismarck: «...ces hommes méritent leur liberté ! »
Le 9 mars 1866 au traité de Königsberg, la Samland devient la Principauté de Zindelstein, Etat indépendant, mais sous la stricte allégeance du roi de Prusse et plus tard de l'empereur. La ville de Zindelstein devient la capitale de la Principauté. Le baron obtient du roi le titre de Prince héréditaire de la nouvelle principauté, il devient : Louis 1er, Altesse Sérénissime, Prince régnant de Zindelstein. Son compagnon, Alfredo, est anobli avec le titre de chevalier Alfredo Nahum zu Zindelstein, par la suite la famille perdra le patronyme Nahum pour ne garde plus que celui de zu Zindelstein. Le dragon noir devient le blason de la famille princière.
Un gouvernement provisoire est mis en place, qui réuni des ministres exécutifs et une assemblée comprenant les propriétaires terriens et les notables de la Principauté. Le Prince dirige les deux chambres et possède le droit de veto. Des villes et des villages sont rebaptisés et les communes réorganisées. Le 1er novembre 1866 la constitution rédigée sous la direction d’Alfredo Nahum zu Zindelstein, est adoptée par le plébiscite du gouvernement provisoire et de l’assemblée. La Principauté est désormais une monarchie parlementaire, où le peuple élit ses députés par suffrage universel. Le français est adopté le 15 février 1867 par le Grande Assemblée comme langue administrative et avec les langues officielles de la Principauté qui sont l'allemand et le vieux-prussien. Le Prince fonde en 1868 l’université et l’académie, des Beaux-Arts de Zindelstein-Ville.
Alfredo est nommé premier ministre de la Principauté en 1866, puis après deux mandats, il intègre ses fonctions de Commissaire-Général au Haut Commissariat Central en 1874, et prendra finalement sa retraite après plusieurs années de service. Le Prince, Louis 1er, meurt en 1902 dans le palais princier de Zindelstein-ville après un règne éclairé. Son fils aîné, Frédéric von Zindelstein prend la couronne princière à l’âge de 51 ans.
Lors de la guerre de 1870-71 contre les Français, conduite par les prussiens et ses alliés, la Principauté doit fournir un contingent à Guillaume Ier. Suite à la victoire des Prussiens en 1871, le roi Guillaume Ier de Prusse devient empereur de l’Allemagne, l'unification de Bismarck est scellée.
Malgré la participation dans cette guerre contre la France, la Principauté accueille à bras ouverts les Français, particulièrement les hommes de lettres et de sciences pour enseigner dans ses universités et ses écoles dans le cadre du décret de février 1867 qui adopte le français comme langue administrative. Toutefois, il faudra bien une vingtaine d’années avant de convertir tout le système scolaire de la Principauté au français.
3. Les îles Gnork, extension du territoire princier dans l'Atlantique Nord
Le Prince, Louis 1er, était déjà passionné, avant l'indépendance de la Principauté, par l'histoire des origines des pays baltes, des anciennes légendes et des croyances païennes des terres du nord. Les peuples païens qui habitaient les terres actuelles de Zindelstein, ont été quasiment tous exterminés jadis par les chevaliers teutoniques. Mais, le Prince a rencontré pendant les années de lutte contre Bismarck, lors du maquis, un vieux chaman, descendant des peuples primitifs-prussiens qui lui a livré le secret et l'histoire des dragons noirs de la mer Baltique. Les dragons noirs avaient migré de L'Himalaya jusqu'aux terres du nord, englobant, les mers de Norvège, du Nord et de la Baltique. Quand les dragons noirs furent arrivés en Scandinavie, la mer Baltique n'existait pas. Afin de séparer les tribus qui étaient en guerre et de donner aux hommes des richesses, comme du poisson en suffisance pour se nourrir, les dragons noirs déplacèrent les terres et les eaux pour donner naissance à la mer Baltique. Ils établirent plusieurs lieux de vie, dont parmi les plus importants : un en Samland, région actuelle de la Principauté et un sur un archipel à la frontière de la mer de Norvège dans l'océan Atlantique Nord, proche des îles Féroé. Le second lieu de vie des dragons noirs, l'archipel, couvre une superficie de 1630 km2, groupement serré de sept îles qui ce nomme : les îles Gnork, du dieu ancien de la nature.
Louis 1er connait l’existence de cet archipel. Il sait qu'un lien mystique et sacré existe entre la Principauté en terre prusse-orientale et ces îles aux confins des mers nordiques. La légende des dragons noirs est aussi, pour lui, le prétexte géo-politique de gagner une terre au-delà de la mer Baltique. Après la disparition des dragons noirs, les îles Gnork vont connaître différents colonisateurs et divers propriétaires. L'église catholique prendra un temps possession de l'archipel, installant un monastère sur place, puis des pirates prendront les îles Gnork et enfin à travers les guerres, les norvégiens, les danois, les suédois et les anglais se disputeront en permanence la propriété des lieux. Dans les années 1850, une terrible et étrange épidémie décime les habitants des îles Gnork, alors sous domination danoise. Quand Louis 1er s'intéresse à l'archipel dès 1872, ce dernier est exsangue de population et ne compte qu'une faible garnison de l'armée royale danoise. Maudit et entouré de légende, considéré insalubre suite à l'épidémie, l'archipel n'est plus convoité. Le Prince organise une expédition militaire pour s'emparer des îles Gnork. L'été 1875, des soldats de l’Infanterie de la Marine Princière sont envoyés vers l'archipel des dragons noirs, ils sont cachés dans des bateaux marchands afin de n’éveiller aucun soupçon. Les troupes débarquent discrètement pendant la nuit, quelque coups de feu et des explosions de grenades éclatent devant les fortifications, mais sans faire de victime. Des cris s'échangent entre les deux parties dans la nuits et l'épaisse brume. Une délégation danoise sort de la forteresse principale de l'archipel avec un drapeau blanc. Au petit matin, des pourparlers ont lieu entre la délégation et les officiers de l'Armée Princière. Les îles sont cédées aux soldats de la Principauté. Dans les jours qui vont suivre ce coup de force, le royaume du Danemark proteste faiblement à la prise des îles Gnork par Louis 1er. C'est en coulisse que la diplomatie des cours impériales, royales et princières, bat son plein et va régler la question. A la fin de l'été 1875, les danois trouvent un compromis, ils cèdent l'archipel, les îles Gnork deviennent officiellement la propriété de la Principauté de Zindelstein. L'archipel connaîtra une migration de la Principauté pour atteindre à nos jours une population d'environ 60'000 habitants.
4. La Grande Guerre de 1914-1918
Quand la première guerre mondiale éclate en 1914, c'est Frédéric 1er qui est sur le trône de la Principauté et qui a succédé à son père Louis 1er. Toujours vassale de la Prusse et du IIe Reich (Empire allemand), comme pour la guerre de 1870-71, la Principauté est tenue de fournir à Guillaume II (empereur allemand), un contingent pour la guerre. L'Armée Princière est engagée sur le front de Prusse-Orientale. Alors que les combats font rage contre les russes, les soldats de la Principauté aux côtés de leurs camardes allemands font preuve de bravoure et d'abnégation sur le champ de bataille. Pendant que la guerre suit son cours des voix dissonantes commencent à se faire entendre au sein du parlement de la Principauté. Des députés remettent en cause le pouvoir de l'Empire allemand sur la Principauté. Il faut pouvoir se libérer de l'obligation de servir l'empereur. Mais dénoncer frontalement l’allégeance à l'empereur, Guillaume II, peut menacer la souveraineté de la Principauté par une action militaire de l'Allemagne en représailles. C'est à cette période qu'émerge au sein de la classe politique l'idée de faire valoir un statut de pays neutre à la Principauté, mais il faudra encore plusieurs années avant qu'elle puisse se concrétiser.
En 1917 la Russie qui est en pleine révolution bolchévique demande la cessation des hostilités avec l'Allemagne. Elle cède à cette dernière, lors du traité de Brest-Litovsk, les territoires des pays baltes. L'empereur délègue à la Principauté la libération et l'administration de ces territoires qui sont la Lituanie, Lettonie et Estonie. En 1918 juste avant la défaite de l'Allemagne, Guillaume II reconnait l'indépendance de ces trois pays.
A l'issu de la défaite, l'Empire allemand lors du traité de Versailles doit payer des lourdes réparations économiques, territoriales, militaires et politiques. Son empereur, Guillaume II, abdique, la monarchie est abolie et une république est mise en place en Allemagne. La Principauté a payé un lourd tribu humain pendant cette guerre avec l'obligation de fournir des soldats à l'empereur mais elle échappe aux sanctions des vainqueurs. De facto par la fin du pouvoir monarchique et de l’effondrement de l'Empire allemand, elle est libérée de son obligation de servir l'empereur.
Dès la ratification du traité de Versailles, le parlement de la Principauté avec le soutien de son Prince, Frédéric 1er, et de son gouvernement, vote les lois et mesures pour assurer le détachement à toute servitude allemande, garantir l'intégrité territoriale et la souveraineté du pays en toute circonstance.
5. Guerres des Pays Baltes
Selon les termes de l'armistice de 1918, l'Armée allemande doit se retirer de tous les territoires qu'elle occupe. Par conséquent, la Principauté doit retirer ses troupes qui occupaient par délégation de l'empereur avec des contingents allemands les territoires baltes. Les pays baltes composés de la Lituanie, la Lettonie, et l'Estonie qui viennent juste de gagner leur indépendance sont menacés par l'Armée rouge. La Russie soviétique veut récupérer les terres de l'ancienne Russie impériale. En 1917 quand la Principauté administre les pays baltes, le Prince, Frédéric 1er de Zindelstein a pour projet de fonder un royaume qui engloberait la Principauté, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie. Mais en 1918 il se rend vite compte qu'un tel projet est irréalisable. Il y a trop de divergences et de tensions pour réaliser une unité autour d'un monarque et d'une seule nation entre les différents groupes ethniques, allemand, slave et nordique, ainsi que les factions politiques, communiste, républicain et aristocrate. La Principauté exécute alors les mesures de la paix de 1918, elle quitte les pays baltes avec son armée. Le Prince préfère travailler à la création d'une alliance commerciale et militaire avec ses voisins. Les Allemands d'abord soutenus par les vainqueurs de 14-18, restent sur place pour contrer une éventuelle invasion Soviétique. Ces troupes sont appelées les corps francs. Ils sont des unités para-militaires composées par des soldats allemands démobilisés de la première guerre mondiale.
L'Estonie est attaquée par la Russie soviétique, mais elle oppose une résistance farouche et refuse l'aide allemande. Toutefois, elle demande l'assistance militaire de la Principauté. Les Estoniens font confiance au Prince, Frédéric 1er, qui doit aussi protéger son pays contre l’Allemagne, et qui a déjà prouvé son respect pour la liberté des états baltes. Au contraire l'Estonie se méfient des Allemands qui voudraient installer durablement dans la région leur hégémonie et favoriser la population germanophone. Le Finlande et le Danemark vont aussi venir en aide à l'Estonie.
L'Armée Princière quitte la Principauté et doit remonter à travers la Lituanie et la Lettonie pour arriver enfin en renfort en Estonie. Mais la guerre est déjà bien entamée entre les forces soviétiques et les forces estoniennes quand l'Armée Princière se trouve encore en Lettonie. L'Armée rouge avec des éléments communistes lettons attaquent la Lettonie coupant ainsi la route de l'Estonie à l'Armée Princière. Les alliés demandent aux forces allemandes basées en Lettonie, les corps francs, d’intervenir contre les soviétiques. L'Armée Princière ce joint aux corps francs et à la milice lettonne composée essentiellement de germano-baltes (allemands des pays baltes). Ensemble, ils attaquent les forces soviétiques qui occupent Riga, la capitale de la Lettonie, et qui ont bientôt envahies presque tout le territoire letton. La nouvelle force de libération soutenue par les alliés et commandée par un officier allemand, le général, Rüdiger von der Goltz, remportent de nombreuses victoires contre les forces soviétiques. Elle libère Riga et repousse l'Armée rouge à l'est et au nord du pays. Pendant ce temps, en Estonie, les forces estoniennes avec les renforts finnois et danois, et le soutien des alliés, prennent l’initiative et repoussent l'Armée rouge. La Russie en échec sur tous les fronts de l'Estonie à la Lettonie commence des pourparlers avec les alliés, les gouvernements estonien et letton, le commandement des corps francs et la Principauté. Les combats se calment, un cessez-le-feu est mis en place sur la ligne de front. Le péril rouge est arrêté. L'Armée Princière se retire de la Lettonie. Elle va se stationner en Lituanie où elle entretient d’excellentes relations avec le gouvernement.
Les alliés demandent aux forces allemandes de quitter maintenant les territoires baltes. Mais les craintes des Français et des Anglais (alliés), ainsi que des Lettons se confirment, le général, Rüdiger von der Goltz, veut rester en Lettonie et il établit un gouvernement fantoche à la solde des germano-baltes à Riga. Les alliés posent un ultimatum de retrait au général qui refuse toujours en prétextant un risque de contre attaque soviétique. En réponse, les alliés demandent l'intervention de l'Estonie en Lettonie pour chasser les forces allemandes. La Principauté qui défend l'autonomie des pays baltes, soutient la Lettonie dans la reconquête de son indépendance. Elle rompt son alliance avec les corps francs, mais elle n'intervient pas militairement contre eux. Les forces estoniennes rentrent en Lettonie. Plusieurs batailles ont lieu dans le nord de la Lettonie où finalement les corps francs sont battus et doivent se replier sur Riga. Rüdiger von der Goltz n'a plus le choix, contraint par le traité de Versailles et sa défaite dans le nord de la Lettonie, il accepte de signer la paix. Il quitte la capital, les corps francs sont démobilisés et doivent rentrer en Allemagne, les forces estoniennes rentrent chez elle, et la Lettonie retrouve son indépendance et son gouvernement légitime.
Malgré sa défaite, Rüdiger von der Goltz avant de rentrer en Allemagne tente encore un coup pour garder la main en Lettonie. Les Russes blancs, sont les partisans du tsar de Russie qui a été déchu par la révolution bolchévique. Ils sont regroupés en trois armées contre-révolutionnaires, dans les pays baltes, en Ukraine et en Sibérie. C'est le général, Pavel Bermondt-Avalov qui commande le contingent des Russes blancs stationné en Lettonie. Rüdiger von der Goltz lui propose d'incorporer les corps francs dans son armée en leur donnant simplement la nationalité russe. Ainsi, naturalisés russes, ils sont libérés de leur obligation allemande de devoir rentrer en Allemagne. Bermondt-Avalov peut récupérer avec les hommes, le matériel qui contient des canons, mitrailleuses et avions. Ainsi, le général russe se trouve à la tête d'une puissante armée pour battre l'Armée rouge et contrer la révolution bolchévique. Mais Rüdiger von der Goltz manipule Bermondt-Avalov car pour ça, il le convainc qu'il faut attaquer les Lettons et de prendre Riga. Bermondt-Avalov accepte, pour se faire il se détache du commandement des Russes blancs pour faire cavalier seul avec sa troupe en Lettonie. Il incorpore les soldats allemands et fort de cette nouvelle armée il marche sur Riga. Plusieurs batailles sont livrées et Riga est bombardée par les avions des anciens corps francs. Mais après quelques victoires sur la route de Riga, Bermondt-Avalov n'arrive pas à prendre la capitale qui résiste héroïquement à l'assaut et aux bombardements. Le gouvernement letton demande l'aide des alliés et de la Principauté. Le Prince, Frédéric 1er accepte et à sa tête son armée quitte la Lituanie pour venir en aide à la Lettonie. Les Britanniques font de même par voie maritime. Pris en tenaille entre l'Armée Princière qui attaque au sud, les alliés au nord et la vive résistance des forces lettones, Bermondt-Avalov est défait et s'enfuit en Allemagne. Son armée est en déroute et se disperse entre la Russie, la Pologne et l'Allemagne. Une fois de plus la Lettonie est sauvée et une amitié indéfectible se tisse entre la Principauté et Riga. Des contingents de l'Armée Princière restent stationnés en Lituanie et Lettonie pour protéger les frontières d'une nouvelle tentative d'invasion soviétiques.
6. Protectorat de Danzig
La Principauté sert de terre d'asile pour de nombreux Russes blancs. Le Prince, Frédéric 1er connait certains des plus célèbres de leurs chefs avec qu'il a forgé des liens d'amitié comme l'amiral Alexandre Vassilievitch Koltchak, le baron Roman von Ungern-Sternberg ou encore le général Nikolaï Ioudenitch. Tous sollicitent l'aide du Prince pour participer à la contre-révolution et chasser les communistes de la Russie. Mais Frédéric ne s'engagera pas pour cette cause, malgré son aversion pour la révolution et les bolchéviques, il a un autre projet, toujours sur les rives de la Baltique.
La ville libre de Dantzig, ville de la ligue Hanséatique tout comme Zindelstein, se trouve au bout de la lagune de la Vistule dans le prolongement de la Principauté, au bord de la mer Baltique. La ville est en partie enclavée dans la Pologne et a une frontière commune avec la Principauté. Dantzig et ses territoires seront tout au long de l'histoire tantôt indépendants, prussiens ou polonais mais sa population sera toujours à majorité germanophone. En 1920, après la 1ère guerre mondiale la ville est retirée à l'Allemagne et elle retrouve son statut de ville libre. Elle est mise sous protection de la Société des Nations. Mais la Pologne conserve le contrôle d'un certain nombre de secteurs économiques (port, douane, communications ferroviaires extérieures), dispose d'une garnison et d'un arsenal portuaire. Une ingérence de la Pologne qui pèse de plus en plus sur la population de Dantzig. L'Allemagne sous le coup de la défaite et du traité de Versailles n'est pas en mesure d'intervenir. Les représentants de la ville se tournent alors vers la Principauté. Ils demandent au Prince d'intervenir diplomatiquement en faveur de Dantzig pour que la Pologne se retire de la ville. Le Prince accepte, mais toutes ses démarches sont vaines, la France et l'Angleterre ne rentrent pas en matière. Même l'Allemagne reste en dehors. Agacée par les empressements du Prince et des notables de la ville, la Pologne augmente la pression sur Dantzig. Elle installe un vrai pouvoir d'occupation. Les autorités polonaises mettent hors la loi les membres de la municipalité qui s'opposent à la Pologne. Un émissaire est envoyé à Zindelstein par les notables de Dantzig. Il demande au Prince purement et simplement l'intégration de Dantzig à la Principauté pour le bien de la population. Frédéric 1er accepte à nouveau d'aider la ville libre et cette fois c'est à la tête de son armée qu'il va intervenir.
Au printemps 1922, l'Armée Princière rentre dans Dantzig. Des combats ont lieu avec la garnison polonaise mais ils sont de faibles intensités. La ville est rapidement prise par Frédéric 1er et les polonais obligés de quitter les lieux. La population en liesse, accueille en libérateur l'Armée Princière. Mais la fête est de courte durée, la Pologne déclare la guerre à la Principauté. Alors que l'ensemble des forces princières se trouve à Dantzig, l'Armée polonaise attaque la Principauté.
Le choc est violent, c'est le Prince, Alfred de Zindelstein, le frère de Frédéric 1er qui prend le commandement de la défense de la Principauté. Frédéric 1er veut rejoindre le territoire princier mais les polonais lui coupent la route. A Zindelstein, les forces armées polonaises arrivent dans les faubourgs de Königsberg mais elles sont stoppées par les défenseurs. La Lettonie vient en aide à la Principauté, son alliée, et avec son armée elle rentre dans Zindelstein pour arrêter l'invasion polonaise. Frédéric 1er est toujours bloqué entre Dantzig et la Principauté. En cet été 1922, les combats font rages sur le territoire de la Principauté et l'armée polonaise est obligée de se replier. La Finlande et la Lituanie se préparent aussi à venir en aide à la Principauté augmentant la pression sur la Pologne. Dans le même temps la Russie observe attentivement l'évolution du conflit prête à venir réoccuper les pays baltes en cas d’affaiblissement des belligérants. Lors d'une tentative de percée pour rejoindre la Principauté et prendre à revers les troupes polonaises qui refluent de Zindelstein, le Prince Frédéric 1er est mortellement blessé au combat. Malgré ce terrible malheur, la percée est réussie et la linge polonaise qui coupait la route entre Danzig et la Principauté est brisée. Mais la mort du Prince créée l'effrois au sein de ses troupes, de toute la population de la Principauté et des habitants de Danzig. Dans ce contexte d'escalade et suite à la mort de son frère, Alfred de Zindelstein pense avec ses alliés qu'il faut arrêter au plus vite cette guerre. La Principauté tient toujours Danzig et elle a défait la réaction polonaise, mais la continué de la guerre sera forcement désastreuse. Les deux parties ont intérêt à négocier une paix maintenant. Alfred propose un cessez-le-feu au gouvernement polonais afin de mettre en place des pourparlers de paix. Cette proposition est immédiatement acceptée par la Pologne. Les combats sont arrêtés à la fin de l'automne 1922. Les deux parties ont choisi l'Angleterre comme arbitre pour les négociations de paix. Alfred de Zindelstein, successeur légitime de son défunt frère, devient Alfred 1er de Zindelstein et sera couronné Prince régnant en février 1923. Un accord définitif est signé au traité de paix de Danzig en mars 1923, entre la Principauté, ses alliées et la Pologne. La ville de Danzig est libérée des autorités polonaises et elle devient un protectorat de la Principauté de Zindelstein. Les clauses du protectorat contiennent la protection de Danzig par la Principauté, des accords commerciaux et douaniers mais l'autonomie de Danzig est largement garantie.
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Révision
de l'histoire de la Principauté 2023